Dans cet article, il sera question de chaine colorimétrique, de RVB et de CMJN. Un sujet technique, mais stratégique et dont les évolutions des dernières années doivent possiblement nous amener à revoir nos processus traditionnels.
Moi, Pierre-Yves MINO, pourquoi je devais travailler en cmjn pour les images comme une règle dogmatique ou dans certaines fois je travaille en RVB ?
Pourquoi un graphiste print doit travailler ses photos en RVB, même si l’impression finale se fait en CMJN,
il est souvent préférable de travailler les images en RVB (Adobe RGB ou sRGB selon le flux de travail) pour plusieurs raisons :
1/ Gamme de couleurs plus large
Le RVB a une gamme (ou gamut) plus large que le CMJN. Ça veut dire que certaines couleurs visibles à l’écran en RVB ne peuvent tout simplement pas être reproduites en CMJN. Si tu convertis trop tôt en CMJN, tu perds ces couleurs et ne peux plus les retoucher correctement ensuite.
2/ Qualité de retouche
Les outils de retouche photo (dans Photoshop, par exemple) sont plus performants en RVB. Beaucoup de filtres, effets, corrections de teinte, courbes, niveaux, etc., donnent de meilleurs résultats dans cet espace colorimétrique.
3/ Flexibilité sur sa finalité (tu gardes la même couleur pour les couchés, non couchés, journal… car tu pars d’un gamut plus grand.
En gardant les images en RVB jusqu’à la fin, tu peux adapter la conversion CMJN selon le support (papier offset, couché, journal, etc.) et selon le profil ICC fourni par l’imprimeur. Tu peux ainsi simuler précisément le rendu final sans sacrifier la qualité initiale.
4/ Mais alors, pourquoi simuler le périphérique CMJN ?
a) Parce que tu veux voir dès maintenant à quoi ressemblera ton image à l’impression, sans compromettre la qualité de ton fichier source :
On appelle ça : la simulation d’épreuve écran (ou « soft proofing »)
b) Dans Photoshop ou InDesign, tu peux activer un profil CMJN spécifique à l’imprimeur (FOGRA39, ISO Coated V2, PS3 Coated.) pour voir à l’écran le rendu simulé de ton image en tenant compte des limites du papier, de l’encre, et du procédé d’impression.
c) Après tu exporter avec le profil cmjn qui va convertir dans un fichier imprimable
5/ Conclusion. Pourquoi garder un projet en cmjn au début
a) Quand tu reçois des fichiers déjà en CMJN
b) Une presse offset trop vieille (pas non plus 20 ans), donc pas de profil de référence.
c) Un manque de connaissance de la gestion couleur.
d) Si vous ne connaissez pas le flux de travail total du projet, restez-en cmjn comme par exemple les papiers couchés mais dans un espace cmjn Fogra 39 (pour l’ancienne norme mais encore très présente) ou Fogra 51 (nouvelles machines et les nouveautés des papiers presses récentes, papiers avec azurants optiques, etc.
- Pour les plus aguerris, ils travaillent dans le luxe, les montres, ils peuvent rester en RVB pour exporter à la fin en cmjn avec un flux professionnels parfaits.
Mais pour la majorité, restez en CMJN.
J’ai ajouté l’article de Grapheine qui est très pertinent :
Articles de Grapheine